Muriel Robin

Loin de ce carcan qui la déprime, la petite dernière découvre le théâtre au cours Florent.

Puis, dans le lieu sacré qu'est le Conservatoire national supérieur d'art dramatique, elle entre en majesté, reçu première au concours d'admission. La comédie était tout à la fois une vocation \ "Mes premiers souvenirs remontent à 5 ans, dira-t-elle. Mes parents s'engueulent, beaucoup de cris, je ne sais pas ce que je raconte, mais la tension retombe." \ Une libération pour Muriel Robin. " J'avais dit que moi, je n'allais sûrement pas brûler toute ma vie, et sacrifier mes propres enfants, pour n'arriver qu'à cela : posséder un magasin de chaussures à Saint Etienne ! Les vies piétinées de Nydia et de Martine, la mienne bien amochée, le spectacle de notre mère à cran du matin au soir, et je ne parle pas de papa finalement réduit à son ombre \ tout ça pour un ma-ga-sin !"  a-t-elle écrit dans ses mémoires. Aux leçons de moral de maman, elle préfère celles de comédie de Michel Bouquet, mises en pratique avec gourmandise jusqu'en 1980 et sa sortie diplômée du Conservatoire. Elle retourne quelques mois aider ses parents à vendre des chaussures, mais s'enfuit très vite, cette fois au sein de la compagnie de théâtre de Roget Louret basée dans le Lot-et-Garonne, ou elle rencontre Elie Semoun (avec lequel elle se produit dans Les folies amoureuses en 1983 et Annie Grégorio.

Elle se rêve alors en Annie Girardot, qu'elle admire.

Elle continue à faire ses armes au théâtre, celui de Bouvard, puis dans une pièce qu'elle coécrit avec Didier Bénureau. Le grand public découvre sa nature explosive dans La Classe de Fabrice sur FR3 en 1988. Cette année-là à 33 ans, Muriel crée son premier one woman show, Les majorettes se cachent pour mourir, écrit avec Pierre Palmade, qui l'ancre dans le comique de scène, l'éloignant du cinéma qui la faisait fantasmer. Viennent ensuite des spectacles au succès grandissant, un point, c'est tout au splendid, Tout m'énerve à l'Olympia et Bedos-Robin, en duo avec Guy, son aîné de vingt ans.

Dans les années 1990, elle démultiplie sa force comique, jouant du Feydeau avec Pierre Richard et dans les Visiteurs 2 au cinéma, mettant en scène le spectacle Ils s'aiment avec Palmade et Laroque ou un one man show de Semoun. En 2004, elle crée au secours !, qui mêle sketchs et music-hall, à la façon de Maillan. Tandis qu'elle amorce un retour aux sources à la télévision dans des drames qui attirent les foules, (Marie Besnard, l'empoisonneuse et Jacqueline Sauvage) dans l'inédit Muriel Robin revient...tsoin tsoin 2013 et avec le best-of ! Et pof ! à partir de l'autonme 2019, avant que le premier confinement ne mette en sourdine les rires fidèles de ses fans. Sexagénaire apaisée, elle déclare : " Maintenant, je suis grande, je suis libre et je rigole enfin ! " Nous aussi.