Ingrid Bergman

Tumulte et passion

 

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  C'est une drôle de chose : un énorme plat de spaghettis volant par dessus une table, avec sauce tomate et rage concentrées... C'est une scène à l'italienne entre deux personnages de cinéma, parmi les plus grands, mais que nulle caméra n'a enregistrée. Le public, petit, mais stupéfait, s'est bien gardé d'applaudir. Cette scène est une sortie digne de la grande comédienne qu'est la Magnani.

Sur le front un peu dégarni de Roberto Rosselini, les spaghettis rouges ont fait une couronne gluante et la porte claque, fin d'une histoire. La Magnani ne tournera pas dans le dernier en date des projets de films de son amant-réalisateur. Elle vient de le comprendre. Un petite papier bleu venu d'outre-Atlantique marque la fin du liaison orageuse et d'une collaboration artistique étonnante.

Ces deux-là ont réussi un chef-d'oeuvre : Rome, ville ouverte. Et c'est à cause de ce chef-d'oeuvre que tout casse avec le plat de spaghettis. Une grande jeune femme blonde, suédoise, belle, devenue star des stars aux Etats-Unis, est tombée amoureuse de " Rome, ville ouverte ". Elle a écrit à Rossellini "Je suis prête à vous rejoindre et à faire un film avec vous... Ingrid Bergman ". Peter n'est pas homme à faire voler les spaghettis. C'est un médecin sérieux, suédois jusqu'au bout des dents, et il souffre en silence de ces regards échangés devant lui.

Regard noir et passionné de l'Italien, regard bleu et angéliquement admiratif de son épouse suédoise. Est-ce un coup de foudre ? Il faut le croire, car tout va vite, trop vite, dans la vie de la grande star à partir de cette minute. Un amour terrible, volcanique, tumultueux, qui porte déjà en lui le poison de sa destruction,  vient de naître en même temps qu'un énorme scandale. De nos jours, rien n'aurait d'importance. Rossellini a déjà été marié; il a déjà un enfant; il vient d'abandonner, qui plus est, la Magnani; faits divers.

Ingrid  Bergman est encore mariée, elle a encore une petite fille, faits divers. Pour nous qui approchons de l'an 2000 et ne craignons plus les unions libres, ni les divorces, ni les enfants naturels. Mais nous sommes en 1949 ! Et d'un côté, le vieux monde, l'Italie de Rossellini, où l'on ne divorce pas; de l'autre côté, le Nouveau Monde américain, celui des stars surtout, où l'on se doit de respecter une morale intransigeante.

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Cette morale concerne particulièrement Ingrid. Depuis son arrivée aux Etats-Unis, depuis sa réussite spectaculaire, elle a donné l' image d'une grande fille sage, timide, rougissante et un peu gauche. David O'Selznik, le grand producteur, affirme, signe et persiste dans une opinion bien arrêtée sur sa vedette ; " courageuse, forte, sincère, gentille et rasante." Elle doit paraître à l'écran nimbée de ces qualificatifs. Le public la voit ainsi, l'exige ainsi, et, dans l'immense industrie du cinéma américain de cette époque, seule l'image choisie par le public compte. Elle seule est rentable, elle seule justifie des investissements de millions de dollars. En privé, victime de ce carcan commercial, une star0 doit également calquer sa vie sur cette image. Donc madame Bergman, il vous est interditde divorcer, de changer d'amour, de vivre une autre vie que celle d'Hollywood, de déchirer sans pudeur la belle image lisse et dorée qui couvre les murs des cinémas du monde entier. Ingrid déchire pourtant. Elle suivra à l'autre bout du monde ce regard noir et ce front pus âgé qu'elle, et elle a décidé qu'il serait son sauveur.

Sauveur de la routine sophistiquée des studios d'Hollywood, il écrira pour elle des rôles différends : elle sera vraie, elle prendra des risques, elle fera de l'art en oubliant l'industrie. Et surtout, et vivra l'amour tel qu'on le vit en Italie, l'amour fantasque irrationnel, la passion qui balaie tout sur son passage : habitudes, sécurité, confort, organisation, certitude, sagesse, mari, enfant,fortune.

Ingrid b r rossellini

Le Stromboli

  Stromboli   Quelques mois après la trajectoire du plat de spaghettis, Ingrid Bergman est à Rome, à Capri, à Amalfi, au soleil de tous les bonheurs, environnée de paparazzis comme autant de moustiques, acclamée, encouragée à l'amour par des foules d'admirateurs enthousiastes. Les Italiens aiment l'amour. L'amour est un don du ciel, une fête, une joie, une fanfare. Que "leur" Rossellini ait ramené une aussi belle captive, numéro un au box office américain, les enchante. Il est devenu leur champion. Flamboyante, la passion des deux amants va trouver son couronnement dans le tournage d'un futur chef-d'oeuvre, paraît-il, au nom prédestiné : "Stromboli", le volcan légendaire. Le Stromboli n'est pas un volcan comme les autres. Il a l'air sage, innofensif, il laise couler de longues traînées de cendres grises sur le saphir de la Méditerranée. Ses explosions sont modérées et régulières depuis l'Antiquité, il lui arrive de se laisser aller à quelques crachements de lave sans violence, et il garde son panache de fumée en permanence, comme le " phare de la Méditerranée ". Etrange coïncidence entre un certain paysage volcanique et le tempérament d'une certaine femme, l'air sage, et distillant ses passions par intervalles. Dix       minutes environ pour le volcan, dix années environ pour sa visiteuse d'un film. Ingrid à épouser Peter Lindström en juillet 1937, union sage. Elle le quitte pour Rossellini en 1949, union passionnée. En 1958, il s'agira d'un amour plus calme... 

Pour l'instant c'est le face à face, ou plutôt la rencontre à trois : Roberto, Ingrid et le Stromboli, et l'âpreté d'un scénario mystérieux, presque secret, d'autant plus secret que Rossellini déteste les synopsis de plus de deux pages n'écrit aucun dialogue, choisit ses acteurs sur le terrain et n'invente jamais la fin d'une histoire avant de la tourner.

Mais quoi, c'est un génie ! Même si ses méthodes affolent les plannings américains, même si le visionnage de son dernier film, " Paisa ", suite de " Rome, ville ouverte " a glacé d'incompréhension une foule de producteurs Hollywoodiens.

Mais il est dit que le diable se mêle toujours un peu des histoires d'amour. Il s'appelle Howard Hughes, le milliardaire en dollars, l'extravagant homme d'affaires, capable d'acheter un studio de cinéma pour Ingrid Bergman. Entre parenthèses et deux confidences, Hughes  essaie depuis deux ans de séduire la belle actrice qui le repousse poliment. Personne ne voulant risquer d'argent sur " Stromboli ", il adécidé de le faire, non parce qu'il croit au film, bien au contraire, mais parce qu'il espère autre chose... Offrir une petite folie professionnelle à la star pour mieux la récupérer plus tard dans ses filets de la RKO. Il n'a rien compris, ce grand homme, à la passion rossellinienne. Car le macho américain n'a rien de commun avec le macho italien. L'un espère atteindre son but en faisant miroiter des dollars et des studios, l'autre l'a atteint sans peine en promettant la difficulté, l'absence de décor, de maquillage et de confort. Le film de leur amour qui raconte une autre histoire sera, malgré les dollars de Hughes, un travail de bouts de ficelle, d'économies de bouts de chandelle, d'angoisses et de sursauts d'idées. Le néo-réalisme italien est à ce prix. 

 

 

    Isolée au flanc du volcan, plus seule que dans le désert, bercée par les grondements souterrains , respirant la poussière et dormant à la dure, Ingrid n'a pas tout à fait réaliser le scandale naissant aux Etats-Unis depuis son départ. Peter son mari, ne veut pas croire à la rupture. En tout cas, il se garde bien de le confirmer aux échotiers. Mais, lorsque les photos d'Ingrid et de Roberto envahissent les magazines ( contre leur gré, d'ailleurs, mais c'est la loi des paparazzis ), la guerre éclate. Au milieu de cette guerre, une petite fille, Pia. Elle va connaître les misères, hélas courantes, des divorces difficiles. Elle va servir d'objet de chantage, cernée par les avocats, interrogée par les juges, elle devra prendre position contre sa mère. Une enfant de star, n'est pas une enfant comme une autre. Elevée par son père, Pia n'a eu que très peu de rapports avec sa mère qui l'aime pourtant tendrement. Mais comment jouer les mamans berceuses lorsque le travail des studios, les interviews, les voyages, les soirées obligatoires prennent 99% de sa vie. Que l'on rate Noël et les anniversaires ? que l'on embrasse en courant ? Peter lui, était à la maison, même s'il supportait de plus en plus mal d'être le monsieur Bergman, il le gardait pour lui, même s'il était jaloux des partenaires de sa femme et de ses escapades. Comment lutter contre Spencer Tracy, Humphrey Bogart, Gary Cooper, Joseph Cotten, Charles Boyer, Grégory Peck ou Gary Grant ? Jalousie illusoire, car il ne s'agit que de partenaires de cinéma, mais il avoue avoir peur.

Alors il se battra contre cet Italien, cet étranger qui a enfin concrétisé cette peur, et lui a  enlevé la belle jeune fille, épousée jadis en Suède.

Un critique new-yorkais avait écrit d'elle à son arrivée chez Selznick : " Imaginez la fiancée bien lavée d'un Vicking, mangeant des pêches à la crème dans de la porcelaine de Brest, le premier jour du printemps au sommet d'une falaise..."

Ce temps là est bien loin, tout est noir, tout est violence et passion là-bas sur le Stromboli, l'amour n'empêche pas la bagarre. Ingrid a écrit elle-même dans son livre de mémoires : " Je hurlai à Roberto : va te faire pendre avec tes films réalistes !...Je ne supporterai pas de travailler un jour de plus

avec toi ! " Elle a peur aussi, du manque de dialogues écrits et des comédiens amateurs, de la haine de Roberto pour ses producteurs, aux exigences pourtant logiques : où est le scénario ? Combien de semaines de tournage ? Qui écrit les dialogues ?,

A tout cela Rossellini répond avec mauvaise humeur qu'il invente lui même le scénario, que les acteurs seront doublés et qu'il n'a pas besoin de dialoguiste à ses trousses puisque les acteurs disent n'importe quoi pour l'instant et qu'il tournera le temps qu'il veut, au gré de sa créativité.Mais Ingrid continue de l'admirer et de l'aimer alors que tout est noir là-bas aussi, à Hollywood. Pia restera chez son père, les journalistes s'indignent, les ligues de morale explosent, les échotières, comme madame Parson, la plus terrible et la plus efficace démolisseuse de carrière, se mettent en première ligne, jusqu'au jour où l'ultimateum arrive sur les flancs du Stromboli. Il est expédié par un organisme de censure, créé par les producteurs de films, et chargé de veiller à " la sauvegarde de la moralité chrétienne dans le cinéma américain. Il est clair cet ultimatum, il souligne le " danger de détruire sa carrière ", " de décevoir le public américain ", l'effondrement du box-office, la noire menace d'un " complet désastre personnel ". Ib2 Une seule solution lui est suggérée : publier un démenti catégorique, renier son amour pour Rossellini, annoncer son retour au bercail près de l'époux confiant et de sa petite fille inquète. Cette menace est suivie d'autres. Si la star persiste, si con nom s'éffondre au box-office, les derniers films tournés aux Etats-Unis et en passe d'être distribués ne le seront pas ou seronts des "fours". Donc, les réalisateurs perdront de l'argent, donc elle entraînera dans sa chute des gens qui lui ont fait confiance.

C'est épouvantable d'être jugée à la fois femme infidèle, mère indigne, et star décadente. Quelques rares amis la  soutiennent dont Ernest Hemingway, mais n'est t-il pas lui même considéré comme un affreux marginal... et Rossellini ? Quel genre de chantage utilise t-il  ? " Si tu me quittes , je me tue".  "Stromboli" terminé , Ingrid s'aperçoit qu'elle attend un enfant de Roberto. Voilà qui ranime la passion des paparazzis pour ces amours délicieusement coupables. Comme beaucoup d'autres, Ingrid va vivre l'infernale existence en forme de labyrinthe qui est le lot des stars dans son cas. Ils sont partout les vautours à objectifs. Sur les toits de la clinique où elle doit accoucher, sur les balcons voisins, dans les buissons du parc, derrière les portes, dans les arbres. Ils utilisent tous les substerfuges, ils sont prêts à payer des fortunes aux malheureuses soeurs infirmières. Ils se déguisent en femmes enceintes, en télégraphistesn en courants d'air...Robertino Rossellini, fruit des amours scandaleuses de la star et de son metteur en scène, naîtra dans cette ambiance. Le film "Stromboli" chef-d'oeuvre attendu, sera un échec... D'ailleurs, rien ne marchera professionnellement entre Rossellini et Bergman. Il ne veut pas qu'elle tourne avec d'autres que lui. Il s'obstine à écrire pour elle, se privant ainsi de liberté, empoisonnant son talent par des contraintes inutiles. Pourquoi cette possessivité ? Ces exigences maladives ? Cinq films, cinq échecs publics semblent donner raison aux affreux producteurs américains qui voulaient cantonner Ingrid dans un personnage unique de femme pasteurisée. Mais le talent du réalisateur et celui de l'actrice ne sont pas en cause. C'est leur amour qui mène l'échec.                                                                                                                                                                                      

 

Marqués par la gloire

   Cette exclusivité, exigée de l'un, consentie par l'autre, tourne en rond sans éclat sur les écrans. Et ce qui devait arriver s'annonce très vite : Ingrid Bergman n'est plus le numéro un du box-office international, et l'argent manque, même si l'amour persiste encore, sous la forme de deux adorables jumelles, Isabella et Ingrid. La recherche du bonheur est un art difficile et aléatoire. Ils ont fini par se marier, après d'étonnantes stratégies légales, consistant pour Ingrid à divorcer au Mexique par procuration et à se marier de même. Ce jour là, alors que deux avocats jouaient leurs rôles devant un magistrat mexicain, Ingrid et Roberto s'inclinaient ensemble dans la fraîcheur nocturne d'une petite église italienne.

Elle avait voulu consacrer tout de même leur union. Emotive, sentimentale, passionnée, rougissante à tout propos, c'était une grande fille toute simple que cette star maudite. Elle a souffert d'être séparée de sa fille Pia, décision qu'elle avait acceptée pour le bonheur de l'enfant et non le sien. Pia ne le comprendra qu'à l'âge adulte en retrouvant une mère inconnue et tendre que des années de procédure lui avaient montrée en femme indigne et égoïste.

Les enfants d ingrid

 Presque dix années de vie commune et ardente avec Rossellini vont s'éteindre comme une coulée de volcan, en cendres grises sur la mer bleue.

 

   Comment meurent les amours passionnelles? Il arrive qu'elles finissent en tragédie, comme il arrive qu'elles s'achèvent sur un au revoir banal. L'usure est insidieuse, le besoin du succès est une drogue que l'on n'oublie pas facilement, et puis, il faut vivre après la tempête. Ingrid accepte de tourner avec un autre, c'est Renoir, dans "Héléna et les hommes ". Roberto trépigne un peu par habitude, mais sans conviction, avant de filer aux Indes à son tour, pour tourner de son côté. Nul ne parle de mourir, de se suicider... La rupture ne soulève pas l'intérêt de la presse mondiale, les temps ont changé.

Roberto est en Inde, déjà amoureux, dans un nouveau scandale, d'une jeune indienne, épouse de son producteur...et Ingrid est à Paris, ville ouverte sur la liberté retrouvée et les scénarios bien soignés, aux dialogues prévus d'avance. "Thé et sympathie", "Aimez-vous Brahms"...et les autres.

La quarantaine lui va merveilleusement bien, le célibat aussi, c'est le début du grand retour vers les grands studios, Londres d'abord, Hollywood bientôt, avec un second oscar pour "Anastasia", et un nouveau mariage avec Lars Schmidt, producteur suédois, calme et tranquille.

Mais le bonheur, où est le bonheur dans tout cela ? Ingrid a dû une fois de plus céder à la mafia Rossellini la garde de ses trois enfants. Elle qui perdit sa mère à l'âge de deux ans, ne pourra décidément pas, assurer une tendresse quotidienne à sa tribu. Certains biographes ont tracé d'Ingrid Bergman un portrait psychologique qui doit frôler la réalité. Elevée uniquement par son père et l'aimant tendrement, elle n'a cessé de le chercher après sa mort en épousant des hommes plus âgés qu'elle, en poursuivant l'image d'un homme fort, solide et protecteur, aux épaules aussi larges que le coeur, un père idéal en quelque sorte, qui rejoint l'amant, l'époux, le père d'autres enfants. Mais l'idéal reste toujours plus ou moins inaccessible, même si les marches que l'on grimpe avec passion, année après année, laissent apercevoir de temps en temps, entre les orages, l'espoir d'une éclaircie.

Bergman et Rossellini, Rossellini et Bergman, ont vécu en public leurs amours privés, mais peut-être avaient-elles besoin pour survivre, ces amours-là, d'êtres publiques justement. La passion ne saurait se contenter d'une alcove ou d'un théâtre trop petit.

   Fini. C'est fini. Roberto ramène en Italie son Indienne volée et captive, délivré d'un nouveau scandale outre-océan Indien par l'amitié d'Ingrid qui est  intervenue auprès de Nehru lui-même. Sans rancune et à nos amours passées ...Elles portent des noms, ces amours passées: Pia Lindström qui ressemblait à son père, Robertino Rossellini qui ressemble à son père, après avoir été déclaré de mère inconnue au plus fort du scandale, et les jumelles, Isabella et Ingrid qui se ressemblent mutuellement.Il n'y en aura pas d'autres. Ingrid ne donnera pas d'enfant à son dernier époux, Lars Schmidt, ils vivront sur une île sauvage en Suède, elle ira de succès en succès, au cinéma, notamment avec le grand Bergman, en 1978, c'était " Sonate d'automne". Mais cette fois, elle côtoie le succès avec calme et en prenant le temps de vivre. Car il ne reste guère de temps. Atteinte par le cancer, contre lequel elle mènera une longue lutte courageuse, la grande star obtiendra son dernier succès dans le rôle de Golda Meir

  Elle qui fut si jolie saura utiliser les ravages de l'implacable maladie pour avoir l'âge et le physique de son rôle, dernier hommage d'une comédienne à son à son métier. Les enfants seront là, autour d'elle, à Londres, pour les derniers jours, pour le dernier âge : soixante sept ans. Avant cela, elle leur avait promis d'écrire dans un gros livre, avec Alan Burgess, afin que l'on cesse de raconter des contre-vérités sur sa vie, ses passions, et par conséquent sur eux, les survivants de ses passions.  A la fin  de ce livre, se sachant en sursis dans sa lutte contre le cancer, et parlant de son métier auquel elle reconnaissait avoir sacrifié trop de choses, Ingrid Bergman écrit ; "Après tout, il y aura toujours quelque part un rôle pour une vieille sorcière ; quand le moment sera venu, je serai prête à être celle-là ".  Simple mot d'actrice ? Non courage de femme. Elle était bien, au fond, ce personnage courageux, fort et sincère, dont parlait Selznick. Le personnage de " l'Auberge du sixième bonheur" , ou elle incarnait cette jeune missionnaire européenne entraînant à  travers la Chine en guerre deux cents orphelins qu'elle sauvera de l'invasion japonaise.Courageuse, forte et sincère, dans ses bonheurs comme dans ses détresses, elle n'a jamais perdu l'affection du public mondial et restera l'un des mythes du cinéma. Face à Bogart, visage levé vers le souvenir d'un film devenu lui aussi mythique "Casablanca" Gardez en mémoire en mémoire ce regard et ce   teint limpide, ce profil et cette bouche passionnée. Un volcan faussement calme qui s'est éteint en 1982, après de multiples incandescences sur les écrans du monde entier.                                                                                                                                                FIN                                                                 

 

Ses principaux partenaires au cinéma

Gary cooper bergman

 

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Date de dernière mise à jour : 05/09/2017

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